samedi 18 juin 2011

Les livres m'ont sauvé la mise

Son cœur retrouvait lentement un rythme normal .Un homme entre deux âges se penche sur elle, son regard la réchauffe doucement. A ses côtés une femme gesticule  en baraguouinant dans un français mâtiné d’espagnol , elle désigne la porte du bureau de poste devant lequel se tient, médusée sa chef de bureau .
Celle-ci s’avance vers le banc :
« Prenez quelques jours de repos ,Evvie ,vous paraissez à crancs . Il n'y a pas eu de casse, le paquet contenait des livres."  Sa voix s'était sensiblement adoucie."  Nous allons voir comment prolonger la période d’essai, suivez-moi, !"
  Je ne suis pas virée. Les livres m’ont sauvé la mise .Ca arrive souven
Je retrouve la ligne verte désertée par les cyclistes .Quelques coquilles vidées par le soleil déjà brûlant de juin forment des petits tas  de poudre immaculées .
A la prochaine pluie , je pourrai encore zigzaguer .Les nuages s’amoncellent à l’Ouest depuis ce matin …  
Il a jailli des taillis, souple et silencieux .Ses poils sont gris et vaporeux comme une fumée d’usine .
Petit , on le croirait tout jeune mais son pas à la pondération d’un adulte .Il me fixe… bien sûr …un chat...Il me jauge d’un œil vert , kaki plutôt , changeant en fait…
« Arrête Evvie avec ces fadaises, éteins cette lampe et dort !!!! »
 Le vert du regard changeait de nouveau….jusqu’à …Quand le fou rire la prit, l’angora disparut sous  son buisson ….

mercredi 15 juin 2011

C'est ce qu'il me faut.....



Tout va bien , Evvie ? s’inquiète la chef de bureau…m’a-t-elle vue me retourner plusieurs fois sans raison ?...Cette impression d’être frôlée …
« C’est un envoi sans signature, madame ,oui , pardon je… » Se concentrer  le plus possible…Pas question de laisser passer ce boulot,j’en ai trop besoin . L’ambiance du petit bureau de poste est celle d’un petit bureau de poste d’une micro commune : engourdie .C’est ce qu’il me faut. Et puis cette marche quotidienne sur la ligne verte m’enchante .Se rendre au boulot en contournant les escargots,soûlée par les piaillements d’oiseaux, c’est inespéré ça .... Qu’il cesse son manège, par pitié …

mercredi 1 juin 2011

Evvie:La ligne verte


La ligne verte,
Vingt minutes jusqu’au bureau .Sur cette longue voie piétonne toute verte ,des cohortes de spirales , avides d’humidité . Certaines ne sont plus qu’une trainée blanchâtre semi solide, sacrifiée sous le pneu de cyclistes pressés.Moi, j’ai le temps, je les contourne .Je me suis retournée plusieurs fois déjà …
-Bonjour , m’sieu dames ! En avance ce matin le couple d’Espagnols .Madame a cueilli son bouquet d’herbes et pérore, monsieur l’écoute . Plusieurs semaines que je les croise tous les matins. Je me retourne…j’ai écrasé deux microscopiques escargots. Personne ne me suit j’en suis sûre….Qu’est-ce ça voudrait dire « suivre » pour lui ?